Comité National du Désarmement et de la Sécurité Internationale

Session de renforcement des capacités des experts des organes de sécurité

I. INTRODCUTION

Du 26 au 27 Novembre 2014, le Comité National du Désarmement et de la Sécurité Internationale « CND-SI » a organisé sous le patronage de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, la première session de renforcement des capacités des Experts des Organes de Sécurité, principalement de la Police Nationale Congolaise, sur la « Prévention du Terrorisme ».

Il s’est agi au cours de cette première session, de l’introduction à la série de neuf modules de formation sur le Terrorisme et des moyens de lutte pour y faire face. Le CND-SI a fait bénéficier aussi de cette formation, en sus de la Police Nationale Congolaise, d’autres Experts des Organes de Sécurité de notre pays, dont les Experts de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et du Comité National pour la Coordination de la Lutte contre le Terrorisme (CNCLT).

Cette première session de formation et celles qui suivront ont été rendues possibles grâce au partenariat qui lie le Comité National du Désarmement et de la Sécurité Internationale, représentant le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, et l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS) d’Afrique du Sud, conformément au Protocole d’Accord conclu entre les deux parties, spécialement aux dispositions des articles 1er et 7 dudit accord, relativement au Terrorisme et aux secteurs de coopération.

Ces domaines précis de coopération entre le Comité National du Désarmement et de la Sécurité Internationale et l’Institut d’Etudes de Sécurité corroborent les objectifs stratégiques 7 et 8 du Plan d’Action Quinquennal 2014 – 2018 du CND-SI, de concevoir des mécanismes pour prévenir, détecter et lutter contre le Terrorisme et son financement en République Démocratique du Congo.

II. DE LA CEREMONIE D’OUVERTURE

Cette première session de renforcement des capacités a été ouverte par le Secrétaire Général à l’Intérieur, représentant Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières empêché par d’autres charges d’Etat, et a été rehaussé de la présence d’éminentes personnalités du secteur, dont le Coordonnateur National du Mécanisme de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le Coordonnateur du Comité National pour la Coordination de la Lutte contre le Terrorisme (CNCLT), le Président du Conseil de la CENAREF, les représentants d’Interpol, de l’Inspecteur Général de la Police Nationale Congolaise, du Commissaire Provincial de la Police Nationale Congolaise ainsi que des Représentants de l’Union Européenne et de l’Ambassade de France en République Démocratique du Congo.

Quatre allocutions ont ponctué  la cérémonie d’ouverture, notamment :

  • le mot  de bienvenue du Coordonnateur du Comité National du Désarmement et de la Sécurité Internationale ;
  • le mot du Coordonnateur du Comité National pour la Coordination de la Lutte contre le Terrorisme ;
  • le mot du Représentant du Commissaire Général de la Police Nationale Congolaise ;
  • le mot d’ouverture de Son Excellence Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, lu par le Secrétaire Général à l’Intérieur.

Il sied d’observer que toutes ces interventions ont mis l’accent sur l’opportunité de la mise à niveau des capacités des Experts des Organes de Sécurité face à la recrudescence du Terrorisme dans le monde et en Afrique.  Toutes les interventions ont, pour étayer leur argumentaire, évoqué la situation particulière qui prévaut dans certaines parties de l’Afrique, avec l’activisme du Terrorisme sous plusieurs variantes dont le Boko Haram en Afrique Occidentale, les Jihaddistes au Nord du Mali, les El-Shebab dans la Corne de l’Afrique et particulièrement dans le Nord-Kivu, en appui aux ADF/Nalu, etc.

III. ECONOMIE DE LA SESSION DE RENFORCEMENT DES CAPACITES

But et objectifs

Cette première session de formation est un prélude à huit autres modules qui pivotent autour du Terrorisme (aperçu historique, manifestations, motivations, idéologies sous-jacentes, objectifs, modus operandi, mécanismes et moyens de lutte, etc.).

Au cours de ce module introductif, la formation visait à donner aux apprenants un aperçu d’ensemble sur le Terrorisme, c’est-à-dire de la menace liée au Terrorisme.

Les objectifs visés étaient qu’à l’issue du module, les apprenants soient en mesure de :

  • donner un aperçu de l’histoire du Terrorisme ;
  • faire la distinction entre les types de Terrorisme ;
  • comprendre les objectifs stratégiques et tactiques du Terrorisme ;
  • identifier les tactiques et les cibles Terroristes ;
  • comprendre les attentats suicides ;
  • classifier la structure opérationnelle d’une organisation Terroriste ;
  • reconnaître les conditions favorables au Terrorisme ;
  • comprendre la menace du Terrorisme en Afrique ;
  • comprendre le concept de contre-terrorisme, etc.

IV. LEÇONS A TIRER DE LA PREMIERE SESSION DE FORMATION

Quelques leçons peuvent être relevées, des enseignements que le module introductif renferme, notamment :

  1. Pour combattre le Terrorisme, il faut apprendre à le connaitre dans toutes les facettes possibles (comment il s’organise, son modus operandi, ses potentielles sources de financement, ses motivations, ses cibles potentielles, etc.). Car on ne peut prétendre combattre une ennemie qu’on ne connait pas. D’où la nécessité pour l’Etat Congolais d’affiler ses organes de sécurité contre ce danger réel et souvent imprévisible qui prévaut déjà en Afrique.
  2. L’Afrique s’unit de mieux en mieux pour mener en synergie, pour prévenir et lutter contre le Terrorisme et ce, dans des regroupements régionaux (en Afrique Australe par la SAPCO qui regroupe les pays de la SADC, en Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale par le COPAX).
  3. Tout événement majeur tel : « la couverture d’un sommet des Chefs d’Etat, une grande manifestation festive (sport, deuil…) doit impérativement être planifiées face au Terrorisme grandissant.
  4. Pour prévenir un acte terroriste ou tout danger du genre, il faut savoir apprendre des erreurs passées ou des erreurs des autres. Ex.1 : L’assassinat du Président Kennedy a appris aux organes de sécurité des USA à ne plus conduire un Président de ce pays dans une voiture à découvert. Ex2 : L’attentat du 11 Septembre 2001 à Wall Street Center (New York), a appris aux Etats d’accentuer la surveillance des Sites publics très fréquentés.
  5. Même si nous pouvons nous référer aux expériences des autres, la planification doit faire partie de notre culture.
  6. Il convient pour les Organes de Sécurité d’un pays, d’avoir une structure de Coordination dans le management d’un événement majeur, tout en précisant le degré de responsabilité de chacun.Il faut donc savoir définir un bon commandement et la distribution des rôles pour une bonne couverture d’un quelconque événement.
  7. Combattre le terrorisme avec un instrument de la loi, c’est-à-dire le pénaliser. En effet, les terroristes voudraient être traités comme prisonniers de guerre si on les attrape, alors que ce sont des criminels, différents donc des combattants d’une dissidence ou d’une force combattante.

Bref, la planificationla Coordination et la responsabilité sont les piliers de la prévention et de la lutte contre le terrorisme. Si on échoue de planifier, autrement on planifie d’échouer.

V. RECOMMANDATIONS DES PARTICIPANTS

A l’issue de cette première session de formation, les participants ont formulé quelques recommandations, résumées comme suit :

a. A l’endroit de l’Institut d’Etudes de Sécurité comme formateur :

  • Poursuivre avec les autres modules, mais avec un format un peu plus large des apprenants, et dans un temps assez long, contrairement à la présente session qui n’a pris que deux jours ;
  • Allier les théories à la pratique, c’est-à-dire par des simulations de terrain ;
  • Adapter les enseignements à l’actualité et aux réalités de terrain dans le contexte africain.

b. A l’endroit du Comité National du Désarmement et de la Sécurité Internationale comme organisateur de la formation :

  • Prévoir une durée de ± 3 semaines de formation pour le reste de modules ;
  • Accroitre le format des apprenants ;
  • Prévoir des sessions de formation à plus grande échelle dans l’ensemble du pays et des Organes de Sécurité, avec des formateurs parmi les meilleurs apprenants de l’ensemble de la formation assurée par l’Institut d’Etudes de Sécurité ;
  • Envisager un petit perdiem pour les apprenants ;
  • Elaborer à la fin, une politique nationale de prévention et de lutte contre le terrorisme avec la participation des Organes de Sécurité, à proposer au Gouvernement.

c. A l’endroit du Gouvernement

  • Doter le Comité National du Désarmement et de la Sécurité Internationale « CND-SI », des moyens conséquents pour la poursuite des formations de ce genre à grande échelle à travers le pays ;
  • Réorganiser et redynamiser les Organes de Sécurité dans la Coordination de la prévention et de la lutte contre le terrorisme ; par la mise en place d’un plan de contingence ad hoc. ;
  • Doter les Organes de Sécurité des moyens conséquents de prévention et de lutte contre le terrorisme ;
  • Prendre en compte dans sa politique de prévention et de lutte contre le terrorisme, les piliers intégrés des Nations-Unies et des organisations régionales, dont la République Démocratique du Congo fait partie.

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